Il Etait Une Fois Dans l’Ouest – Dividendes croissants sur mes titres U.S.

Classé dans : CTO | 11

Moi qui suis un fan depuis toujours d’Ennio Morricone, j’ai été ravi qu’il ait enfin été récompensé d’un « vrai » Oscar pour la musique du film « The Hateful Height ». Ce prix vient joliment compléter son Oscar d’honneur obtenu en 2007 pour l’ensemble de sa carrière.

Pourtant, à mon humble avis, cette dernière composition n’arrive pas à la cheville de la bande son de « Once Upon a Time in The West », un film magistral qui curieusement n’a jamais reçu aucune récompense.

Voici ce que donne la musique romantique du maestro chantée par la jeune soprano Patricia Janečková :

Quand le talent d’interprétation atteint de tels sommets, presque irréels, j’en reste personnellement bouche bée.

Pour ceux qui sont atterris ici par hasard et se moquent des actions U.S. dont je vais parler plus bas, vous aurez au moins la consolation d’avoir écouté un ange chanter.

Pour les autres, j’ai remarqué que ce mois de mars était particulièrement prolifique en terme de collecte de dividendes sur les actions nord-américaines qui garnissent mon compte titres ordinaire.

Rappelons brièvement que l’objectif terminal est de générer annuellement $10 000  (USD) de revenus alternatifs basés sur les dividendes d’actions cotées en Amérique du Nord.

Sur les 10 lignes d’actions actuellement en portefeuille, pas moins de 9 versent un dividende en mars.

Ce billet est aussi l’occasion de faire le bilan du taux de croissance de ces dividendes. Sur les 10 actions en portefeuille, 7 ont augmenté leur dividende et 3 l’ont gardé stable sur un an glissant.

La rente annuelle brute s’élève désormais à 2 119  pour une valeur liquidative du portefeuille légèrement supérieure à 39 000 .

En terme de performance, le portefeuille est en pleine forme. Depuis le début de l’année, la valeur de la part progresse de +9,28 % alors que l’indice de référence S&P 500 recule encore de plus de 1 % en dépit du récent rallye sur le marché américain.

Depuis l’origine (21/06/2015) la performance du compte titres est de +11,59 % contre un recul de3,8 % pour l’indice.

Voici donc ci-dessous ma propre petite interprétation d’ « Il Etait Une Fois dans l’Ouest » déclinée pour un portefeuille clairement orienté à l’Ouest. Mais, rassurez-vous, je ne vais pas chanter.

Situation du compte titres au 17/03/2016

La situation est arrêtée sur la base des valeurs de clôture de la séance du jeudi 17/03/2016, avec une parité monétaire de 0,8864  pour un dollar US et de 0,6813  pour un dollar canadien  :

compte titres portefeuille mars 2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

L’allocation opérationnelle a peu changé depuis le dernier reporting de janvier. Le nombre total de lignes est toujours de 10, dont 2 qui ont été récemment renforcées :

compte titres répartition opérationnelle mars 2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

Au cours de ces 2 mois, un apport total de 5 000 € a permis de renforcer le poids de l’immobilier coté via la ligne Ventas, et le secteur de la consommation discrétionnaire via le seul titre canadien actuellement en portefeuille, à savoir Shaw Communications.

La ligne Ventas a ainsi été renforcée d’un tiers le 09/02/2016 au cours de $51,06, ramenant notre prix moyen près de 48 €.

La ligne Shaw Communications a elle été doublée le 04 mars au cours de C$23.30, ramenant notre prix moyen à 17,58 €.

Notons au passage que je répertorie toujours Shaw comme un groupe de média bien qu’il ait récemment décidé de se diversifier dans la téléphonie mobile en achetant WIND Mobile Corp, le 4ème opérateur canadien, pour la somme de C$ 1,6 milliard. Par ailleurs, sa branche Shaw Media est en cours de cession à Corus Entertainment. Pas toujours évident de classer ce type de société hybride naviguant entre télécoms et média.

Dans l’ordre décroissant, le géant des télécoms AT&T pèse à lui seul 16 % du total du portefeuille. le producteur/fournisseur d’électricité Southern Company pèse 14 %, suivi par Shaw Communications  à 11 %. Ce sont les 3 seules lignes dépassant le poids moyen de 10 % d’un portefeuille à 10 lignes.

Ma cible terminale est entre 15 et 20 lignes. Au-delà d’une vingtaine de lignes, toutes les études tendent à prouver que la diversification devient contre-productive (la fameuse « volatility trumpet »). J’aurai l’occasion de réduire le poids relatif de la ligne la plus lourde du portefeuille au fur et à mesure de la croissance de sa valeur liquidative.

Du fait des derniers renforcements, l’allocation sectorielle a légèrement dévié de la cible :

compte titres repartition sectorielle mars 2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

L’immobilier coté représente désormais 30 % du poids total du portefeuille, un tantinet plus élevé que mon allocation idéale de 25 %. Nous veillerons à rééquilibrer ceci à l’occasion des prochains investissements.

Le secteur des télécommunications au sens large, cf. ma remarque en supra sur Shaw, est le poids lourd du portefeuille avec 36 % au total (24+12).

Les services financiers avec 12 % du poids total représentent la part spéculative du portefeuille via les 2 BDCs Main Street Capital et Prospect Capital.

Rente sur dividendes

Nous voici au coeur du sujet pour un portefeuille de rendement : le flux prévisionnel de dividendes. Le calendrier prévisionnel des dividendes bruts est en croissance constante :

compte titres calendrier prévisionnel des dividendes mars 2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

Après 9 mois d’existence et 35 000 € investis, la rente brute moyenne tutoie désormais les 180 € par mois (plus de 2 100 € par an).

Le point le plus appréciable est la relative facilité à répartir équitablement le flux de dividendes sur l’année. C’est un exercice que je trouve beaucoup plus compliqué sur mon PEA. Un effet du « Grand Ouest » où la plupart des actions ont un dividende de périodicité au plus trimestrielle.

Ce qui me ramène à la remarque en tête d’article. Pour fêter l’arrivée du printemps, 9 titres sur les 10 en portefeuille verseront leur dividende en ce mois de mars. Ceci représente un montant brut appréciable de 281 €.

Et du fait de la périodicité du versement des dividendes, les mêmes paieront à nouveau en juin, septembre et décembre prochains.

Pour être totalement transparent, le montant brut est amputé des prélèvements sociaux et du prélèvement à la source des fisc US et Canadien. Mais ce dernier prélèvement sera récupéré en réduction d’impôts à partir de l’année prochaine.

Au final, pour un résident fiscal en France, les dividendes U.S. subissent un prélèvement total (P.S. + IRPP)  de 21 %  dans la tranche marginale à 14 % et jusqu’à 38,2 % pour la tranche marginale la plus élevée à 45 %. Les prélèvements sociaux qui ne bénéficient pas de l’abattement sur les dividendes pèsent paradoxalement plus lourd pour les revenus les plus faibles.

 

Autre point pratique à mentionner. Mon compte titres étant relativement récent (moins d’un an) et les investissements ayant lieu progressivement afin de lisser les risques de marché et de change, la rente nette effectivement perçue pour le moment n’atteint pas encore le rythme de croisière mentionné plus haut.

Voici les dividendes nets de prélèvements sociaux et de prélèvements à la source étrangers effectivement perçus depuis l’ouverture du compte-titres :

finances-personnelles-compte-titres-gains-realises-mars-2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

Le montant net total perçu en un peu moins de 9 mois s’élève à 641 €.

Dividendes croissants à l’Ouest

Dégager un revenu à l’aide de dividendes est relativement aisé. L’idéal est que ce revenu soit pérenne car adossé à des actions qui délivrent un dividende croissant.

Sur les 10 actions en portefeuille, 7 ont dernièrement augmenté leur dividende :

dividendes croissants sur le compte titres mars 2016

Le taux moyen de croissance des 7 dividendes qui ont augmenté est de 3,27 %. Pas trop mal en ces temps d’inflation nulle, et plutôt respectable pour un portefeuille qui affiche un rendement spot de 5,4 %.

Le Dividend Champion & Aristocrat (AT&T), les Dividend Contenders (Duke, Southern, Realty Income) et autres Challengers (Main StreetSTAG, Ventas) respectent leurs statuts respectifs. 

Mention spéciale quand même pour Realty Income qui sort du lot comme d’habitude et obtiendra dans 2 ans, sauf accident, le sceptre de Dividend Champion (25 années consécutives de dividende croissant).

Petite précision : la palme de la croissance du dividende revient à Ventas (+6,2 %) en tenant compte de l’ajustement du récent spin off de Care Capital.

Pour les dividendes qui stagnent, je m’y attendais dans 2 cas sur les 3 observés :

  • La très controversée Prospect Capital qui offre cependant un rendement hors norme de l’ordre de 14 %, lequel semble stabilisé.

  • Le câblo-opérateur Century Link qui lui aussi offre un rendement généreux de 7 %, mais qui vient de publier des résultats à nouveau croissants au Q4 2015. D’où le récent rallye observé sur le titre.

  • Reste le cas inattendu de Shaw Communications, déjà évoqué plus haut, qui est en pleine restructuration. Affaire à suivre.

Valeur de la part

Dégager un revenu à l’aide de dividendes pérennes, c’est bien. Mais si ces dividendes sont payés sur la valeur décroissante du portefeuille, c’est stupide. 

De ce point de vue, tous les voyants sont pour l’instant au vert. La valeur de la part du portefeuille continue à se comporter favorablement :

compte titres valeur de la part mars 2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

Sur les 9 mois écoulés, la valeur de la part progresse de plus de 11 % alors que l’indice S&P 500 recule de -3,8 %. Il faut dire que l’indice américain à l’ouverture du compte titres en juin 2015 cotait proche de son plus haut historique.

La valeur de la part se reflète dans la situation de plus-value latente du portefeuille. Seules 2 lignes sont dans le rouge, Prospect Capital et Shaw Communications :

finances-personnelles-compte-titres-plus-et-moins-values-latentes-mars-2016
suivi réalisé avec l’application odsCTO

Realty Income est « victime » de la chasse à la qualité qui règne actuellement sur les valeurs de rendement. La Rolls Royce de l’immobilier triple net U.S. a bondi d’environ un tiers depuis mon point d’entrée en octobre.

J’attends désespérément un repli pour renforcer. Realty Income a l’habitude d’émettre des actions au printemps si les conditions de marché sont favorables. Même si l’émission est relutive le titre a tendance à décrocher en ces occasions. La prochaine émission offrira peut être une opportunité. Patience…

Bilan mars 2016

Voici le résumé en chiffres du portefeuille après 9 mois d’existence, au 17/03/2016 après bourse :

  • Valeur liquidative : 39 093,93 € (dont 1 410,89 de liquidités)

  • Apports cumulés depuis l’origine : 35 000

  • Valeur de la part (100 € à l’origine le 21/06/2015) : 111,59 (soit +11,59 %)

  • Performance brute sur flux de capitaux depuis l’origine : +4 093,93 € (soit +11,70 %)

  • Cumul des dividendes et crédits d’impôts depuis l’origine : 768,43 €

  • Rendement brut sur dividendes 1 an glissant : 5,6 %

  • Taux de rentabilité interne annualisé (T.R.I.) : + 24,48 %

Le ratio de dividendes du portefeuille est de -0,68. Ceci indique un portefeuille en forte plus-value (un portefeuille dont les plus-values latentes ou réalisées dépassent en valeur les dividendes perçus).

11 Responses

  1. Guillaume

    Bonjour,
    une petite question chez quel courtier êtes vous?
    n’existe-t-il pas un frottement lié au taux de change
    (exemple SI vous recevez 38$ de coupon – 5E de frais + 3% de frais) – impots – CSG finalement il ne reste pas grand chose
    je pose la question car étant chez fortuneo je me posais la question de cet effet et si il ne fallait pas plutot concentrer son portefeuille pour limiter les « frais »

    • Laurent

      Bonjour Guillaume,

      Je suis chez le courtier Binck. Les frais de change y sont négligeables (0,1%) sur les devises USD/CAD/GBP.
      Effectivement, si vous avez 5 euros + 3% de frais de frais par coupon, il faut songer à changer de courtier.

      Concernant les impôts et taxes, voici ce qu’il en est dans le détail.

      Tous prélèvements pris en compte (et après remboursement du prélèvement à la source étranger), il reste en net dans la poche :

      – 79% des dividendes bruts pour une TMI à 14%
      – 70,1% des dividendes bruts pour une TMI à 30%
      – 64% des dividendes bruts pour une TMI à 41%
      – 61,8% des dividendes bruts pour une TMI à 45%

      Si le détail vous intéresse, j’ai une feuille de tableur qui fait ce calcul.

      Bien à vous,
      L.

  2. lolo

    Bonjour,
    Comment récupérez vous le prélèvement sur dividende en crédit d’impôt ?
    Je ne connais pas du tout la fiscalité CTO, encore moins pour des titres US, mais une fois de plus vous m’y faîtes bien réfléchir ^^

    • Laurent

      Bonjour,

      Il suffit de les déclarer en ligne 2AB de la 2042 (Crédits d’impôts sur valeurs étrangères).
      Marche uniquement pour les pays ayant une convention fiscale avec la France et dont la convention stipule une restitution intégrale du prélèvement par le fisc français, ce qui est le cas pour les 15 % prélevés à la source aux US.

      L.

      • lolo

        Merci beaucoup !
        C’est décidé je vais m’y mettre, reste plus qu’à choisir la première valeur ! Je vais commencer petit sur ce CTO, alors la diversification va se faire petit à petit ^^

        • Laurent

          Bonjour,

          Oui, attention de rentrer progressivement, car le marché US est proche de ses plus hauts historiques. De plus, avec la spirale baissière des taux sans risque, la chasse aux actions de rendement de qualité fait rage ces derniers temps (exemples typiques : Realty Income et AT&T).

          L.

          • lolo

            Oui j’ai bien vu ça, vu les plus hauts je compte bien attendre une correction.
            Et puis on est en mai ^^
            Mais AT&T est justement une des valeurs que je choisirai probablement pour commencer.

  3. Green

    Félicitations pour ce portefeuille qui a maintenant 2 ans.

    J’ignore si vous avez maintenu votre stratégie.

    La hausse des taux US fait monter le rendement des utilities à des niveaux intéressants (Duke Energy, la Southern Co et Dominion Energy par exemple). Et même l’action ordinaire AT&T présente un rendement de près de 6%, plutôt intéressant.

    Profitez bien de vos flux (s’ils sont toujours d’actualité car il est parfois ardu de maintenir une bonne discipline).

    Cordialement. Green.

    • Laurent

      Bonjour,

      Ce portefeuille US de rendement est toujours vivant. Sa valeur liquidative tangente désormais les 77 k€ et la rente brute annuelle qu’il délivre approche les 4 k€.

      Concernant la trajectoire des taux US, je pense qu’il est urgent d’attendre car il y a encore plusieurs hausses dans les tuyaux. La réunion de la FED cette semaine actera la seconde hausse de 2018, et ce n’est probablement pas la dernière de l’année.

      Pour ce qui est de AT&T, je n’y touche plus tant que l’action du ‘Department Of Justice’ contre la fusion avec Time Warner n’est pas tranchée. Ici encore, réponse attendue cette semaine.

      au plaisir de vous lire
      L.

      • Laurent

        Comble du narcissisme, je me réponds à moi-même.

        La juridiction locale en la personne du juge Richard Leon a approuvé la fusion AT&T-Time Warner sans condition. Et le DOJ ne fera pas appel.

        Résultat, AT&T a pris un shoot de -6% sur la séance du 12/06. C’était une belle opportunité pour entrer ou renforcer. Ce que je n’ai pas fait pour préserver l’équilibre de mon portefeuille, mais certains ont du en profiter…

        L.

Laisser un commentaire