Pourquoi je garde mes actions ALSTOM

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La stratégie globale sur mon PEA est d’ordinaire plutôt prudente. J’ai depuis une douzaine d’années une stratégie d’investisseur Buy and Hold sur des actions de rendement, une stratégie plutôt revenue à la mode ces derniers temps.

J’achète donc généralement des titres à forts rendements sur le SBF 120, si possible à rendements croissants. Mais ce n’est pas forcément facile de faire le bon choix. C’est toute la difficulté de cette stratégie. Je travaille ensuite ces lignes afin d’abaisser autant que possible leur prix de revient unitaire (PRU).

Je m’autorise cependant parfois quelques écarts à cette stratégie, c’est mon côté obscur.

Un pari sur l’action ALSTOM

Si vous avez lu le premier billet sur mon PEA, vous avez peut-être remarqué que je possédais une ligne d’actions ALSTOM (ALO.PA).

J’ai en effet acheté 200 actions ALSTOM le 17/03/2014 au cours de 19,24 €. Mon PRU net de frais sur cette ligne est de 19,331 € :

portefeuille PEA

 

Le titre ALSTOM n’a pas vocation à rester dans mon PEA sur le long terme car il délivre un dividende insuffisant selon mes critères. C’est donc clairement un écart à ma stratégie habituelle.

ALSTOM ne représente cependant qu’un peu plus de 5,5 % du poids total de mon portefeuille, soit 5700  au moment où j’écris ces lignes. Je prends des risques calculés. Cette évaluation est basée sur le cours d’ALSTOM de 28,5 € en clôture à la bourse de Paris aujourd’hui (21/01/2015), et sur une valeur liquidative de mon PEA ce même jour de 102 272 .

Sur la ligne Alstom, j’ai donc une plus-value latente de 1 833 , soit +47,43 % sur une période de 10 mois. Pourtant je n’ai pas l’intention de prendre cette plus-value immédiatement.

Un titre très chahuté

Si vous avez suivi l’actualité financière en 2014, vous savez qu’ALSTOM est en phase de démantèlement. General Electric (GE) va débourser environ 17 milliards de dollars pour reprendre le pôle énergie d’ALSTOM, essentiellement l’activité de turbines à vapeur et à gaz.

A la suite de ce deal, ALSTOM redeviendra une entreprise industrielle essentiellement axée sur les équipements ferroviaires et électriques. En janvier 2014, quand le marché a appris qu’ALSTOM allait se séparer de son pôle énergie considéré comme son axe fort, l’action a progressivement décroché.

Elle est passée de 27,75 € le 20/01/2014 à un minimum de 18,81 € atteint en clôture le 14/03/2014 :

graphique historique alstom

Comme le titre était déjà massacré avant cette nouvelle, je suis entré le 17 mars 2014 à un cours très proche du minimum historique sur 10 ans ; ça m’arrive très rarement.

Pourquoi attendre pour vendre l’action Alstom ?

Pourquoi ne pas prendre mes bénéfices maintenant ?

Pour diverses raisons que voici :

  • le chiffre d’affaires du 3ème trimestre vient d’être publié en hausse de 12 % ;

  • les commandes dans le ferroviaire sont en hausse de 52 % ;

  • une rallonge de 400 millions d’euros payée par GE pour l’achat du pôle énergie aidera à éponger une amende de 772 millions de dollars qu’ALSTOM devra régler au département de la justice US, un point qui avait pas mal plombé le titre ces dernières semaines.

Ces chiffres ne tiennent plus compte du pôle énergie qui est sorti des bilans depuis la décision de cession partielle à GE.

Outre ces éléments ponctuels, la prochaine date importante est la décision de la Commission Européenne qui devrait se prononcer d’ici le 23/02/2015 sur l’opération de cession à GE. La commission pourrait soit approuver l’accord sans condition, soit exiger des concessions si elle estime qu’une distorsion de concurrence en résulterait.

Les deux groupes espèrent que la cession sera bouclée mi-2015. Il se dit ici et là que l’incertitude qui plane autour de cette décision de la Commission Européenne est un frein à la hausse du titre.

Il y a pas mal d’évaluations fumeuses par nos amis analystes qui placent en effet le titre ALSTOM post-cession entre 31 € et 34 €. Je prends le pari que le titre sera au-delà après la finalisation de l’opération. Je prendrai alors mes bénéfices.

L’avenir nous dira si j’ai raison. Dans le cas contraire, je sortirai de toute façon du titre mi-2015 au cours constaté, qui devrait selon toute vraisemblance être largement au-dessus de mon PRU.

Errare humanum est, perseverare diabolicum…

 

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