A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, je vous propose un survol du patrimoine des 11 candidats en lice.
Un grand nombre d’articles ont été publiés sur le sujet dans la presse généraliste ou spécialisée. Ceux-ci privilégient en général le côté spectaculaire en se limitant à une description des principaux avoirs des candidats. Les articles publiés dans la presse d’opinion sont également souvent entachés d’un degré plus ou moins prononcé de parti pris.
Ici, je vous livre une approche quantitative et comparative du patrimoine des candidats. Mon article est politiquement neutre dans le sens où les seuls avis que je pourrai parfois émettre sont uniquement en relation avec le patrimoine des candidats. Le patrimoine de chaque candidat est-il en accord avec les idées politiques et (ou) économiques de son programme ? Les déclarations paraissent-elles sincères ? Je vous laisse seuls juges pour répondre à ces questions.
Au terme de cette petite étude, nous saurons précisément ce qu’on entend par patrimoine des candidats, une précision rarement fournie dans les articles de presse qui restent souvent superficiels. Nous saurons qui a le patrimoine net le plus élevé. Nous saurons qui est le plus endetté. Nous saurons aussi quelle classe d’actifs est la plus représentée, et enfin qui a le patrimoine le plus équilibré.
Cette élection est une nouveauté en terme de transparence puisque c’est la première fois que les déclarations de patrimoine des candidats sont accessibles au public. Elles ont en effet été publiées mi-mars sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Tous les chiffres que j’ai compilés pour cet article sont basés sur les déclarations individuelles des 11 candidats qui sont consultables ici sur le site de la HATVP.
Qu’est-ce-que la déclaration de patrimoine des candidats à l’élection présidentielle 2017 ?
Le patrimoine des candidats est estimé sur la base de leur déclaration de patrimoine faite auprès de la HATVP. Précisons que cette déclaration sur l’honneur n’a fait l’objet d’aucun contrôle. D’après la HATVP, elle permet aux électeurs de vérifier les éventuels liens d’intérêt qui pourraient contraindre un candidat.
Personnellement, je la vois plutôt comme un instrument pour juger la capacité du candidat à gérer son propre patrimoine. En prenant en compte l’âge, la situation matrimoniale et la carrière professionnelle de chaque candidat, on peut en effet jauger l’attitude du candidat face à l’argent. En lisant entre les lignes, on peut également mesurer la volonté du candidat de maquiller ou dissimuler (légalement bien sûr !) sa surface financière.
Concrètement, la déclaration de patrimoine se présente sous la forme d’un formulaire type selon le modèle présenté en annexe au décret N2016-1819 du 22/12/2016 relatif à l’élection du Président de la République. La déclaration vise à lister l’ensemble des actifs du candidat (voir plus bas le sens à donner à ce terme), ainsi que l’ensemble de ses dettes.
Par actifs, on entend tous les avoirs immobiliers d’une part (détenus en direct ou via une SCI), ainsi que les avoirs financiers d’autre part. La déclaration inclut également les éventuels actifs professionnels, les créances, les véhicules, les objets précieux et(ou) objets d’art. On notera donc que cette déclaration se distingue d’une déclaration d’ISF. Ainsi, aucun abattement ou exonération prévus au titre de l’ISF (par exemple sur la Résidence Principale, les oeuvres d’art ou les biens professionnels) ne doivent être pris en compte.
La déclaration inclut également une section passifs. Ceci permet de mesurer l’endettement de chaque candidat, et donc de mesurer également son patrimoine net, différence entre son patrimoine brut et ses dettes.
L’estimation de patrimoine doit théoriquement être arrêtée au 1er janvier 2017. Mais de fait, on constate que la plupart des candidats ont estimé la valeur de leurs avoirs bancaires au moment de la signature de la déclaration, soit entre mi-février et la première quinzaine de mars 2017 selon les cas. C’est donc une image très récente et supposée sincère de leur situation de fortune.
Pour interpréter la valeur du patrimoine de chaque candidat, il convient de bien comprendre le contenu de la déclaration. Les candidats doivent déclarer l’intégralité de leurs biens propres, les biens détenus en commun pour ceux mariés sous un régime de communauté, et les biens en indivision résultant généralement d’une succession ou d’une donation.
Sur les 11 candidats en lisse, 5 sont mariés sous un régime de communauté : Nicolas Dupont-Aignant, François Fillon, Jacques Cheminade, Emmanuel Macron et Jean Lassalle.
Les 6 autres sont soit mariés sous un régime de séparation de biens (François Asselineau), soit divorcés (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen), soit en union libre ou pacsés (Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Benoît Hamon).
La déclaration de patrimoine des 5 premiers est donc susceptible d’inclure des biens détenus en commun avec le conjoint du candidat pour l’intégralité de leur valeur. C’est un paramètre important à avoir en tête lorsqu’on compare les déclarations de patrimoine.
A contrario, les biens propres des conjoints des 5 candidats mariés sous régime de communauté ne sont pas déclarés. C’est un autre paramètre important à avoir en tête. Ceci peut expliquer notamment l’absence de bien immobilier dans la déclaration d’Emmanuel Macron puisque l’intégralité du patrimoine immobilier du couple est un bien propre de sa conjointe.
Ce qui vaut pour l’actif vaut pour le passif. Seules les dettes propres de chaque candidat ou celles contractées au nom de la communauté sont à prendre en compte (pour l’intégralité de leur valeur).
Le patrimoine moyen des candidats
Avant d’étudier la situation individuelle de chaque patrimoine, il peut être utile d’examiner le patrimoine moyen de l’ensemble des 11 candidats. On pourra utiliser ces données moyennes à fin de comparaison entre les candidats, et éventuellement par rapport à l’ensemble de la population française.
J’évite ici d’utiliser les statistiques médianes qui divisent l’échantillon en 2. Elles sont normalement plus significatives, mais en l’occurrence peu indiquées en présence d’un échantillon si faible de 11 individus.
Patrimoine brut, patrimoine net et endettement
La valeur totale du patrimoine brut des 11 candidats évaluée par mes soins est de 9 140 393 €, soit en moyenne 830 945 € par candidat.
La valeur totale du patrimoine net des 11 candidats est de 7 637 087 €, soit en moyenne 694 281 € par candidat.
Par simple différence, on en déduit que l’endettement moyen par candidat est de 136 664 €.
Le patrimoine net moyen de nos 11 candidats est un peu supérieur au double du patrimoine net moyen par ménage des français évalué à 375 000 € selon la dernière étude publiée par l’INSEE en 2016 (situation patrimoniale des ménages français à fin 2015).
Mentionnons au passage que l’évaluation de l’INSEE ne respecte pas exactement la méthodologie de la déclaration des candidats. Ainsi, l’ensemble des biens propres de chaque conjoint d’un ménage est pris en compte par l’INSEE. A l’inverse, la valeur vénale des véhicules n’est pas prise en compte par l’INSEE. Mais comme 6 candidats sur les 11 déclarent ne posséder aucun véhicule (!?), il y a peu d’effet de distorsion à attendre de ce paramètre.
En gardant à l’esprit ces disparités méthodologiques, l’écart de patrimoine par rapport à la moyenne des français semble raisonnable au vu de l’âge moyen des candidats (55,4 ans).
Le taux d’endettement moyen de nos candidats, c’est à dire le rapport de ses dettes sur son patrimoine brut, est de 16,4 %. C’est relativement modeste, mais c’est quand même plus que la moyenne des ménages français dont le taux d’endettement plafonne environ à 12 %.
Les français sont en moyenne plus des fourmis que des cigales. C’est d’ailleurs un des points forts de notre pays : le faible taux d’endettement des ménages. La plupart des journalistes et hommes politiques crient au loup en commentant le niveau de notre dette publique. Ils ne connaissent visiblement pas le taux d’endettement des ménages aux Etats-Unis ou au Royaume Uni.
La part de l’immobilier
L’autre statistique moyenne qu’il me semble intéressant de regarder est la part de l’immobilier dans le patrimoine de nos candidats.
L’ensemble des actifs immobiliers bruts des 11 candidats s’élève à 7 652 840 €. Ceci représente une fraction énorme de 83,4 % !! du patrimoine brut moyen des 11 candidats. Sachant que 2 candidats parmi les 11 ne déclarent aucun actif immobilier (Philippe Poutou et Emmanuel Macron, voir plus bas), je vous laisse calculer le poids moyen de l’immobilier dans le patrimoine des 9 candidats restants.
Tout le monde sait que les français aiment l’immobilier ; ça fait partie de notre héritage collectif de paysans. Les chiffres de l’INSEE dévoilent cependant un équilibre beaucoup plus raisonnable que chez nos 11 candidats. L’immobilier représentait à fin 2015 environ 54 % du patrimoine brut des ménages en France. Ceci montre que les français ont à peu près équi-réparti leurs avoirs entre actifs immobiliers et actifs financiers.
Mais que dire de ces 9 candidats qui déclarent de l’immobilier pour une fraction comprise entre 80 à 90 % du total de leur patrimoine ?
Pourquoi ce déséquilibre dans le patrimoine de nos candidats ? Soit ils n’ont pas d’immobilier du tout, soit ils ont presque tout dans l’immobilier. Je vous laisse juge de cette donnée vraiment étrange. L’argent serait-il sale sauf lorsqu’il est transformé en pierres ?
Les actions
Corollaire du point précédent, la part des actions dans le patrimoine de nos candidats est ridicule. La valeur totale des actions cotées des 11 candidats est de 122 396 €. Ce n’est même pas la valeur liquidative de mon seul petit PEA.
Seuls 3 candidats déclarent d’ailleurs détenir des actions cotées, voir plus bas. En pourcentage, les actions représentent en moyenne 9 % des actifs financiers des candidats. Mais cette moyenne ne veut rien dire puisque le pourcentage est nul pour 8 candidats parmi les 11. Et bien sûr, je préfère ne pas calculer le pourcentage sur le patrimoine total. Je trouverais un chiffre proche de zéro chez tous les candidats.
Si l’argent semble sale, l’argent placé en bourse semble encore plus sale chez nos 11 candidats.
L’assurance vie
Si la bourse est sale, l’assurance vie, placement préféré des français, devrait recueillir plus de suffrages auprès de nos candidats. N’est-ce-pas ?
Et bien, à peine. L’ensemble des actifs placés en assurance vie de nos 11 candidats représente la somme de 371 545 €. Ici encore, je ne calcule pas la moyenne par candidat car parmi les 11, à nouveau seulement 3 candidats ont au moins une assurance vie.
En pourcentage, l’assurance vie représente environ un tiers en moyenne des actifs financiers de nos 11 candidats. Mais, là encore, ce chiffre moyen est peu représentatif d’une situation totalement disparate.
Le palmarès du patrimoine des candidats
Au terme de ce bilan du patrimoine moyen, nous devinons une grande disparité dans la situation patrimoniale des 11 candidats. Nous allons maintenant détailler selon les mêmes critères que ci-dessus le palmarès du patrimoine des candidats.
Le candidat le plus riche
Le graphique ci-dessous classe par ordre décroissant le patrimoine net de dettes de chaque candidat.
Avec un patrimoine net d’un peu plus de 2,3 M€, Nicolas Dupont-Aignant (55 ans, marié sous un régime de communauté de biens), est le plus riche des 11 candidats.
Particularité de notre champion du patrimoine, Nicolas Dupont-Aignant est à découvert. Ses actifs financiers sont négatifs, les maigres 458 € présents sur un livret bancaire ne compensant pas le découvert cumulé d’environ 2 600 € sur ses comptes à vue.
Autre particularité, M. Dupont-Aignant est un des rares candidats à déclarer une oeuvre d’art pour une valeur estimative de 25 000 €.
La déclaration de notre champion du patrimoine laisse à présager qu’il est le seul candidat soumis à l’ISF sans l’ombre d’un doute. Son challenger, François Asselineau (59 ans, marié sous régime de séparation de biens) n’émarge en effet que pour un patrimoine personnel d’environ 1,2 M€. La situation de ce dernier vis-à-vis de l’ISF dépend donc des biens propres de sa conjointe (non déclarés). Idem sur la 3ème place du podium occupée par François Fillon (62 ans, marié sous un régime de communauté de biens) dont le patrimoine net est déclaré pour une valeur d’environ 1 M€.
A l’autre bout de l’échelle, nous trouvons le candidat du NPA, j’ai nommé Philippe Poutou (49 ans, en union libre), dont le patrimoine modeste dépasse à peine 27 k€.
Curiosité de fin de classement : en avant-dernière position nous trouvons Benoît Hamon (49 ans, Pacsé), dont le patrimoine net est évalué à environ 207 k€. Cette position, qui pourrait sembler surprenante à certains, tient à l’endettement massif de ce candidat (voir plus bas), ce qui diminue considérablement son patrimoine net. Son classement résulte également de son régime matrimonial qui réduit de facto l’évaluation du patrimoine de son ménage.
Cette particularité vaut au candidat du parti socialiste d’être placé derrière Nathalie Arthaud (47 ans, célibataire) dont l’essentiel des biens est sa Résidence Principale quasiment remboursée.
Le candidat le plus endetté
Regardons maintenant le classement des candidats par ordre décroissant d’endettement :
François Asselineau est le candidat le plus endetté à hauteur de 371 k€. A noter une originalité chez ce candidat. La majorité de son endettement est lié à l’acquisition récente financée intégralement à crédit de 2 appartements neufs en Polynésie Française. M. Asselineau est visiblement un fervent pratiquant de la défiscalisation Outre-Mer. C’est le seul parmi les 11 candidats à pratiquer la défiscalisation, et à profiter des dispositifs en vigueur juste avant un probable changement de législation.
En deuxième position, nous retrouvons Benoît Hamon avec un endettement supérieur à 310 k€. Ce qui explique son « mauvais » classement en terme de patrimoine net.
En dernière position, nous retrouvons l’inénarrable Philippe Poutou qui n’a aucune dette. Je partage au moins un point commun avec M. Poutou : nous n’avons pas de dettes.
A noter dans ce classement par endettement l’avant dernière position de Marine Le Pen (48 ans, divorcée). Mme Le Pen a inclus dans sa déclaration de patrimoine les emprunts qu’elle a contractés pour la campagne présidentielle (dettes contractées auprès de la Cotelec, organisme contrôlé par le micro-parti de son père). Les sommes ici empruntées pour un montant d’environ 5,4 M€ auraient totalement distordu mon classement patrimonial.
J’ai donc décidé d’exclure ces montants de son patrimoine personnel, sachant que ces emprunts seront fort probablement remboursés à l’issue de l’élection. Tout au moins si elle dépasse la barrière fatidique des 5 % des suffrages exprimés au premier tour.
Hormis cette dette de campagne électorale, Mme Le Pen est fort peu endettée. Elle ne mentionne qu’un prêt à la consommation pour un montant d’environ 3 500 €, d’où son excellent classement en terme d’endettement.
Je précise également qu’aucun autre candidat, à l’exception de M. Dupont-Aignant, n’a inclus dans sa déclaration de patrimoine les dettes contractées pour les besoins de sa campagne électorale. J’ai d’ailleurs traité cette dette de M. Dupont-Aignant comme celle de Mme Le Pen en la sortant de son bilan.
Dans la catégorie « originalité », nous pouvons attribuer une mention spéciale à M. Fillon qui déclare un emprunt familial de 30 k€ pour régler une dette fiscale. Il déclare aussi un prêt in fine entre particuliers de 50 k€ pour financer des travaux, prêt qu’il précise comme remboursé en date du 02/02/2017.
La dette en valeur ne reflète pas de façon fidèle la situation d’endettement d’un ménage. Pour mieux l’évaluer, nous pouvons considérer le taux d’endettement défini comme le rapport de la dette en valeur sur le patrimoine brut possédé. C’est l’équivalent du gearing pour une entreprise. Voici le classement de nos 11 candidats par ordre décroissant de gearing :
Nous obtenons ici une image totalement différente de la précédente. Le candidat le plus endetté selon le critère de gearing est Benoît Hamon avec un taux d’endettement stratosphérique de 60 % de son patrimoine brut.
En deuxième position, nous trouvons Emmanuel Macron dont le taux d’endettement est à peine inférieur à 50 %. Ce candidat déclare notamment une dette de 53 k€ envers le Trésor Public en raison de sa démission anticipée de l’Inspection Générale des Finances. Il déclare également une dette de 246 k€ pour des travaux dans sa Résidence Principale, bien propre de sa conjointe. Ce procédé lui permet d’afficher une dette sans déclarer l’actif objet de cette dette dans son patrimoine.
Nous voyons aussi dans ce classement que l’endettement important en valeur de M. Asselineau apparaît bien plus raisonnable puisqu’il ne pèse en pourcentage environ qu’un quart de son patrimoine brut. D’autant plus que cette dette finance des biens locatifs (cf. ma remarque plus haut).
Notons aussi que le patrimoine le plus élevé, à savoir celui de M. Dupont-Aignant, est quasiment intégralement payé puisque son taux d’endettement est d’à peine 5 %.
Enfin, nous retrouvons naturellement en fond de classement M. Poutou et Mme Le Pen qui font fort peu, voire pas du tout, usage de l’emprunt.
La proportion d’immobilier dans le patrimoine des candidats
Un bon patrimoine est un patrimoine équilibré. Le premier facteur d’équilibre est la répartition entre actifs immobiliers et actifs financiers. De ce point de vue, nous pouvons taper sur les doigts de quasiment tous les candidats.
Voici en effet la part de l’immobilier dans leur patrimoine brut :
C’est presque incroyable. Les 5 premiers du classement ont un patrimoine quasiment exclusivement immobilier. La part de l’immobilier dans leur patrimoine brut est supérieure à 90 %. Tout gestionnaire de patrimoine qui se respecte leur attribuerait sans hésiter un zéro pointé en terme d’équilibre de patrimoine.
Le cas de M. Dupont-Aignant est particulièrement singulier puisqu’il ne possède que de l’immobilier. Il affiche même un découvert bancaire. Ses actifs financiers sont donc négatifs, alors qu’il possède un patrimoine exclusivement immobilier supérieur à 2 millions d’euros.
Le moins mauvais élève de la classe en terme d’équilibre est M. Fillon dont le patrimoine est composé à 75 % d’immobilier.
A la vue de ce graphique, on peut se demander si certains candidats ne se sont pas arrangés pour transférer leurs actifs financiers dans les biens propres de leur conjoint qui ne sont pas soumis à déclaration. Une autre possibilité est la transmission anticipée de ces actifs financiers à leurs héritiers. Je ne vise aucun candidat en particulier, mais tout ceci me semble vraiment étrange.
Remarquons enfin que le cas de M. Macron est un peu spécial puisqu’on sait que sa conjointe possède en bien propre leur résidence principale, ce qui explique l’absence d’immobilier dans son patrimoine déclaratif de communauté. Par ailleurs, le financement avec ses propres deniers de travaux dans un bien propre de sa conjointe (qu’il a admis publiquement, donc je me permets de reprendre cet élément) constitue de fait un transfert de sa propre fortune de communauté vers la fortune personnelle de sa conjointe qui n’est pas soumise à déclaration.
Les actions cotées des candidats
Cette rubrique est presque superflue vu le niveau particulièrement faible des actifs financiers dans le patrimoine des candidats. Voici quand même la valeur déclarée des actions cotées dans le patrimoine des 11 candidats :
Seuls 3 candidats avouent posséder des actions cotées en bourse dans leur patrimoine. Il s’agit dans l’ordre décroissant de valeur déclarée d’Emmanuel Macron, de François Fillon et de Jacques Cheminade. Visiblement, la Bourse c’est mal dans l’esprit de 8 candidats sur 11. Ceci peut se concevoir vu le positionnement politique de certains d’entre eux. Quant aux autres, mystère. Peut-être la honte publique d’être un vilain actionnaire capitaliste ?
Je précise que M. Macron possède également des actifs pour une valeur d’environ 61 k€ dans un fonds captif PME géré par la banque Rothschild. Ce montant n’est pas comptabilisé dans la somme ci-dessus car ce fonds n’est pas coté en bourse. Similairement, M. Fillon déclare pour environ 98 k€ la valeur de sa société 2FConseil. Je n’ai pas non plus inclus cette somme dans le graphique car il s’agit également d’un actif non coté en bourse.
Les assurances vie des candidats
Terminons en examinant le montant des assurances vie déclarée par nos 11 candidats :
Ce n’est pas plus brillant que pour les actions cotées. Seuls 3 candidats déclarent avoir souscrit au moins une assurance vie. Il s’agit à nouveau d’Emmanuel Macron et de François Fillon qui ont décidément un patrimoine un peu plus diversifié que la moyenne. S’ajoutent à eux François Asselineau qui, avec un total de 242 k€, possède le plus gros capital alloué sur ce support.
Il semblerait que nos candidats à l’élection présidentielle n’aient pas besoin de l’assurance vie pour organiser la transmission future de leur patrimoine.
Par ailleurs, nous ne connaissons malheureusement pas la répartition des contrats souscrits. Il aurait été intéressant de voir dans quelle mesure nos 3 téméraires souscripteurs d’assurances vie font confiance dans les fonds euros qui financent toujours une bonne partie de la dette de l’Etat.
Epilogue
La moralité de cet article est assez claire :
En matière de patrimoine, ne faîtes surtout pas comme nos candidats à l’élection présidentielle !
Si tant est que les déclarations soient sincères, nous avons là une splendide collection de patrimoines déséquilibrés, du plus modeste au plus important.
Mais au final, que ceci ne vous empêche pas d’aller voter…
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