Ce mois de novembre riche en péripéties a été une belle illustration de la rotation sectorielle qui rythme les marchés financiers. Les deux secteurs gagnants sont clairement le secteur des services financiers et le secteur de l’énergie.
Et au sein de ses secteurs, ce sont les industries bancaire et pétrolière qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Les raisons en sont connues : la remontée rapide des taux d’intérêts d’une part, et d’autre part l’accord historique conclu par les membres de l’OPEP pour réduire leur production.
Il n’est donc pas surprenant que les actions HSBC et Shell soient celles qui se sont le mieux comportées sur mon PEA. Elles ont toutes deux bondi respectivement d’environ +7 et +9 % en novembre. Elles méritent donc amplement la tête de gondole de l’article.
Dans les affaires courantes, 2 événements sont à mentionner ce mois-ci. Côté investissement, le renforcement de la ligne du distributeur Carrefour qui la porte à 250 actions détenues. Côté dividende, l’opérateur de satellites EutelSat Communications a versé son dividende annuel, soit un peu plus de 680 € qui sont venus alimenter le compte espèces.
Le renforcement de la ligne Carrefour porte la rente prévisionnelle sur dividendes sur un an glissant à un peu moins de 7 800 €. Nous continuons à naviguer doucement mais sûrement vers l’objectif terminal d’une rente annuelle brute de 10 k€.
En dépit du fort rebond des valeurs bancaires et pétrolières, la valeur liquidative du PEA stagne en novembre. Malgré un apport en espèces de 1,5 k€ , elle termine le mois à environ 121,2 k€, quasiment inchangée par rapport à fin octobre. Une fois de plus, l’action Engie en chute de plus de 11 %, et qui n’en finit plus de battre ses plus bas historiques, est la principale cause de cette stagnation.
En conséquence, la valeur de la part recule de -1,5 %, ce qui la ramène sous la valeur symbolique des 150 €. Dans le même temps, l’indice de comparaison CAC40 GR progresse de +1,6 %. L’embellie du mois dernier fut donc malheureusement de courte durée.
A l’approche du bilan de fin d’année, la valeur de la part affiche un recul de -4,8 % depuis le 1er janvier, alors que l’indice dividendes réinvestis progresse lui de +2,3 %. Sauf miracle en décembre, l’année 2016 sera donc vraisemblablement un mauvais cru pour mon PEA.
Situation du portefeuille PEA au 30/11/2016
La situation est arrêtée sur la base des valeurs de clôture de la séance du mercredi 30/11/2016 :
Les chiffres clés de novembre 2016
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Valeur liquidative : 121 195,42 € (dont 314,02 € de liquidités). Elle recule de 345 € en novembre.
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Apports cumulés depuis l’origine : 93 954,26 € (dont un apport de 1 500 € en novembre)
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Valeur de la part PEA : 148,73 €, soit un recul de -1,52 % sur le mois (100 € à l’origine le 16/11/2001)
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Performance brute sur flux de capitaux depuis l’origine : +27 241,16 € (soit +28,99 %)
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Cumul des dividendes et avoirs fiscaux perçus depuis l’origine : 32 588,95 € (dont 6 830,48 € perçus à ce jour en 2016)
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Rendement brut sur dividendes 1 an glissant : 6,4 %
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Le ratio de dividendes est à +1,23, indiquant un portefeuille en plus-value latente à tendance de rendement sur dividendes (dividendes > plus-values)
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Taux de rentabilité interne annualisé (T.R.I.) : +4,02 %
- Indicateurs de Risque et de Performance :
– Le ratio de Sharpe du portefeuille est de +0,05 (contre +0,08 pour l’indice de référence)
– La volatilité annualisée du portefeuille est de 18,62 % (contre 15,35 % pour l’indice de référence)
– La baisse maximale sur un trimestre est de -22,81 % (contre -21,65 % pour l’indice de référence)
– Le beta historique du portefeuille est de +0,64 (beta calculé sur la valeur de la part du portefeuille par rapport au CAC40 GR)
– Le beta sur 3 ans glissants du portefeuille est de +0,94 (beta calculé à partir des betas de chaque titre en portefeuille par rapport au CAC40)
Dividendes en novembre 2016
Un seul dividende a été collecté en novembre mais il est de taille. L’opérateur de satellites EutelSat Communications (ETL.PA) a en effet versé son dividende le 19 novembre (1,10 € par action). Les 620 actions en portefeuille nous ont donc rapporté la somme de 682 € en cash.
Ce que j’aime dans cette action, c’est la capacité qu’elle a démontrée à traverser la grande récession de 2008-2009 en augmentant son dividende.
On notera cependant que l’année 2013 a marqué un coup d’arrêt dans la progression du dividende. Ce point charnière sépare clairement les 2 périodes d’évolution du dividende d’Eutelsat :
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de 2006 à 2012 il a progressé sur un rythme moyen à 2 chiffres ;
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depuis la baisse en 2013, la progression a repris mais à un rythme beaucoup plus lent. Pour 2016, la hausse de 1 % n’est que symbolique.
J’interprète cette hausse symbolique du dividende comme un pied de nez aux analystes qui ont descendu la valeur suite au profit warning de mai dernier.
Le marché n’aime pas les entreprises dont le chiffre d’affaires recule, même légèrement. Les modèles DCF sont impitoyables et la punition a été brutale : en une seule séance (près de -30 % en clôture le 13 mai dernier), le marché a décidé de payer Eutelsat 12 fois ses profits, alors qu’elle l’a historiquement payée environ 17 fois ses profits. Manque de croissance oblige.
Depuis la chute de mai, le titre vivote grosso modo dans un canal entre 16 € et 19 €. L’immense gap à la baisse de mai dernier n’a bien sûr pas été refermé. En fait, il n’a même pas été testé :
Le dividende de 1,10 € par action payé en 2016 place le rendement d’Eutelsat à un plus haut historique de 6,5 % sur la base du cours de clôture de fin novembre.
A fin novembre, l’action n’a pas récupéré la valeur du dividende détaché le 16. Ce nouveau gap non refermé bien visible suite au détachement est un autre signe de défiance des investisseurs institutionnels.
Il faut dire que le chiffre d’affaires du 1er trimestre de l’exercice comptable 2016-2017 publié fin octobre confirme le repli du business : -0,7 % à périmètre constant. La direction a confirmé une estimation de repli dans une fourchette de -1 à -3 % pour l’année complète.
Tout n’est pourtant pas si sombre. En dépit du recul du CA, la profitabilité reste excellente. Le taux de distribution du dividende sur les profits de 73 % est certes élevé, mais loin d’être insoutenable.
Je reste pour ma part positif sur cette valeur. Le marché du satellite est toujours porteur, n’en déplaise à certains analystes.
Dans l’industrie du satellite, certains préfèrent SES (SESG.PA) qui a un profil de risque plus diversifié : 85 % des revenus d’Eutelsat sont liés à la vidéo, contre seulement 70 % chez SES. Cette dernière n’est pourtant pas à l’abri des difficultés. Ses revenus stagnent aussi, et ses marges sur EBITDA sont inférieures à celles d’Eutelsat.
De toute façon, nous n’avons pas le choix sur un PEA. le groupe luxembourgeois SES n’est pas éligible au PEA.
Opérations courantes en novembre 2016
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Un versement en liquide de 1 500 € est à signaler ce mois-ci.
- Cet apport en numéraire a permis de compléter le financement du doublement de la ligne Carrefour.
Nous avons en effet acquis 125 titres supplémentaires du leader français de la grande distribution au cours frais inclus de 22,41 €. Ce renforcement lisse le prix moyen d’acquisition pour la ligne complète à 22,52 €.
Valeur de la part
La valeur de la part au 30/11/2016 est de 148,73 €. Elle se replie de -1,52 % en novembre, repassant sous la valeur symbolique des 150 €. En comparaison, l’indice étalon CAC40 GR nous largue à nouveau : il a progressé de +1,63 % sur le mois.
La valeur de la part subit donc un coup d’arrêt à son redressement en marche depuis quelque temps :
La rotation sectorielle
Le recul de la part sur le mois aurait pu être bien pire si la rotation sectorielle n’avait pas compensé la chute d’Eutelsat et d’Engie en ce mois de novembre.
Dans cet article récent publié suite à l’élection de Donald Trump, j’avais déjà signalé la rotation sectorielle constatée sur nos 2 portefeuilles boursiers. J’avais particulièrement insisté sur le rebond post-élection des valeurs pharmaceutiques, et sur le repli marqué de l’immobilier coté et du secteur des services aux collectivités.
Ce bilan de fin de mois est l’occasion de prendre un peu plus de recul en revenant sur cette rotation sectorielle. Le plus simple pour en juger l’effet sur mon PEA est de tracer la variation des cours de clôture des titres en portefeuille entre fin octobre et fin novembre, que voici :
Hormis le secteur de la santé qui a bien profité de l’élection de Trump (cf. Sanofi en hausse de 7,3 %), on identifie sans difficulté les 2 autres secteurs qui ont fortement progressé en novembre :
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Le secteur financier (en particulier les banques) a fortement profité de la hausse des taux d’intérêts de la dette souveraine à long terme. L’évolution du tracker iShares Global Financial (IXG) en est la preuve flagrante :
Pas surprenant donc de retrouver Natixis, et surtout HSBC, en bonne place dans ce palmarès mensuel.
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Le secteur de l’énergie (en particulier l’industrie pétrolière) a fortement rebondi. Le marché a anticipé tout au long du mois de novembre la décision de l’OPEP de réduire sa production. Et la décision historique est effectivement tombée à la fin du mois. Heureusement, car s’il n’y avait pas eu d’accord, la correction aurait été sévère.
Ici encore, l’évolution récente du tracker emblématique du secteur (SPDR Energy Select Sector, XLE) est sans équivoque :
Voici donc le baril de Brent qui semble à nouveau bien installé au-dessus des $50. Dans ces conditions, il semble logique de constater un fort rebond des valeurs pétrolières en portefeuille PEA. La française Total et surtout l’anglo-néerlandaise Shell se sont offert un joli rallye d’automne.
La rotation sectorielle préoccupe tout le spectre des intervenants sur les marchés financiers, du day trader à l’investisseur de long terme. Le talent des meilleurs intervenants est de parvenir à anticiper cette rotation.
Pour les traders et les investisseurs de court terme, le meilleur parti à en tirer est sans doute de suivre la tendance afin de mettre les probabilités de son côté. L’investisseur moyen/long terme pourra avoir une vision plus contrarienne en profitant des faiblesses sectorielles. A chacun de trouver le style d’investissement qui lui convient le mieux.
Calendrier des dividendes
Suite au renforcement de la ligne Carrefour, le calendrier prévisionnel des dividendes affiche désormais une rente passive brute sur 1 an glissant de 7 776 € :
Plus que jamais, nous gardons à l’esprit l’objectif d’une rente passive de 10 000 € par an. Sauf accident, l’objectif symbolique intermédiaire d’une rente de 8 000 € devrait être atteint au premier trimestre 2017.
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