Entrée sur le marché US : Southern Company et CenturyLink

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Logo de l'entreprise Southern CompanyLe nouveau ministre des finances grec se prénomme Euclide. L’idée est peut-être d’aplanir les angles en zone Euro, mais ceci ne m’incite pas à ré-injecter du cash sur mon PEA pour le moment.

Bien au contraire, je privilégie actuellement mon nouveau compte-titres destiné à accueillir des actions du marché Nord-Américain.

Rappelons l’objectif principal : dégager à terme d’ici une dizaine d’années un revenu alternatif supplémentaire de 10 000 $ US par an basé sur des actions à dividende élevé.

Comme signalé dans le précédent post, j’ai initié 2 lignes d’actions sur ce nouveau vecteur d’investissement :

  • CenturyLink (NYSE:CTL)

  • The Southern Company (NYSE:SO)

 

J’expose dans ce post les raisons qui m’ont orienté vers ces 2 choix en ces temps très agités. J’en profite également pour préciser la stratégie générale sur mon nouveau compte-titres.

 

Une stratégie mixte à base de dividendes

Le but principal de mon compte-titres est de fournir un flux de dividendes pérenne et croissant afin d’atteindre l’objectif de sortie en rente signalé dans l’introduction. Le but secondaire est la préservation du capital.

Pour concilier ces 2 objectifs, j’envisage un mix d’actions de 3 types différents :

  • Type 1 : des «  Dividend Aristocrats » ou des « Dividend Champions » offrant une croissance du dividende sur le long terme et un retour initial sur dividende au moins égal à 4,5 % ;

  • Type 2 : des grandes et moyennes capitalisations à rendement initial élevé que j’estime sous-évaluées au moment d’entrer ou de renforcer. Pour ce type d’action, le retour initial sur dividendes devra être au minimum de 6 % ;

  • Type 3 : des moyennes capitalisations à rendements très élevés (8 à 10 %). Dans cette catégorie je logerai essentiellement de l’immobilier coté (REITs).

 

Pour atteindre un rendement sur dividendes global de l’ordre de 5,5 %, j’envisage la pondération suivante (basée sur les dividendes) : 50 % d’actions de Type 1, et 25 % pour les 2 autres Types.

Pour assurer la préservation du capital, j’exclus de mon univers d’investissement les petites capitalisations à rendement sur dividende extravagant (supérieur à 12-15 %), ainsi que les trackers sur dividendes à effet de levier genre MORL ou autre fantaisie du même acabit.

Tout cela est trop risqué à mon goût, non seulement en terme de préservation du capital, mais aussi de pérennité des revenus : ne jamais investir dans ce qu’on ne comprend pas.

 

Les aristocrates des dividendes

Vous avez peut-être remarqué que je ne possède pas d’aristocrate des dividendes sur mon PEA.

Ceci peut paraître étrange pour une stratégie à base de dividendes mais la raison est simple : les aristocrates des dividendes sur le marché parisien, sur lequel je suis cantonné pour le moment dans mon PEA, sont de gros paquebots présentant des rendements instantanés faibles, exemples : Sanofi (SAN), Danone (BN) ; voire très faibles, exemple : L’oreal (OR).

J’interprète donc, à tort ou à raison, les aristocrates des dividendes sur Euronext plutôt comme des aristocrates de la croissance en valeur, lente mais sûre, plutôt que comme des aristocrates du rendement.

 

Sur le marché US, le faible rendement moyen des aristocrates est compensé par un streak (un nombre d’années de dividendes croissants) supérieur à 25 ans. C’est d’ailleurs le critère principal d’appartenance à la catégorie des aristocrates, auquel viennent s’ajouter des critères de taille de capitalisation et de liquidité.

Transposé en Europe, la catégorie des S&P 350 Europe High Yield dividend aristocrats limite le streak minimum à 10 ans, ce qui rend la catégorie d’autant moins attrayante.

Autre avantage des aristocrates américaines : en raison de la taille du marché, il en existe souvent quelques unes présentant un rendement instantané élevé.

Par exemple, j’ai actuellement dans ma watchlist AT&T (T) et Consolidated Edison (ED) qui affichent un rendement respectif sur dividende de 5,4 % et 4,3 % au moment où j’écris ces lignes.

 

…et pourtant, je n’ai pas pioché dans les aristocrates des dividendes pour inaugurer mon compte-titres…

 

Le premier mouvement sur mon compte-titres : achat de « The Southern Company »

 

Mon premier mouvement a été l’achat de 60 actions The Southern Company (SO) au cours de 42,51 USD.

Southern monopolise la production et la distribution d’électricité dans le grand Sud-Est américain. C’est bien sûr une large cap classée parmi les plus grosses du secteur « Utilities » aux USA.

 

Southern fait partie des « Dividend Contenders », une sous-catégorie de la liste des « Dividend Champions» maintenue par Dave Fish. Cette liste est mise à jour mensuellement et peut être téléchargée au format tableur à partir de la page d’outils du site du drip investing, ici.

 

Je suis entré au cours de 42,51 USD, très proche du plus bas sur 52 semaines visité ces derniers jours :

graphique de cours historique Southern Company
Historique de cours sur 1 an : The Southern Company (SO)

Le rendement sur dividendes 2015 à ce cours d’entrée est de 5,1 %.

En tant que « Dividend Contender », Southern affiche un streak de 15 ans de dividendes croissants et une croissance annualisée des dividendes de 3,9 % sur 10 ans. Le dividende est trimestriel de catégorie C : paiement en mars/juin/septembre/décembre.

 

Plus que pour ses ratios financiers somme toute quelconques, j’ai choisi ce titre en tant que fond de portefeuille défensif.

Le secteur de l’électricité étant régulé aux USA, il présente une très forte visibilité sur les revenus et sur les dividendes. De plus, Southern exhibe un beta de 0,03 sur 5 ans, un titre bien plon-plon comme je les aime.

Southern fait partie des investissements de Type 1 tel que je l’ai défini plus haut : un « Dividend Contender » à fort rendement initial

 

 

Le deuxième mouvement sur mon compte-titres : achat de CenturyLink

logo de l'entreprise CenturyLink

Le choix de CenturyLink (CTL) est plus agressif. Il entre clairement dans la catégorie d’investissement de Type 2 définie plus haut.

CenturyLink est un fournisseur d’accès internet de taille intermédiaire entre les opérateurs locaux et les 2 géants généralistes du secteur télécom US que sont AT&T (T) et Verizon (VZ). C’est le troisième opérateur américain de télécom en terme de lignes desservies.

CenturyLink offre des services de TV numérique et d’internet haut-débit par fibre optique dans 37 états. Il possède également 55 « data centers » principalement aux USA, mais aussi en Asie et en Europe.

 

Je suis entré au cours de 29,58 USD, très proche du plus bas sur 2 ans, à faire frémir un spécialiste de l’Analyse Technique :

graphique de cours historique CenturyLink
Historique de cours sur 2 ans : CenturyLink (CTL)

Mon cours d’entrée est en fait 1,5 USD au-dessus du plus bas à 5 ans de février 2014.

 

CenturyLink a maintenu un dividende de 2,9 USD par action de 2010 à 2012. Puis le dividende a été coupé à son niveau actuel de 2,16 USD.

En contrepartie, le rendement sur dividende sur la base de mon cours d’achat est de 7,3 %. Le dividende de CenturyLink est également trimestriel de catégorie C.

La prime de risque sur le dividende par rapport au rock solid aristocrate des dividendes AT&T est d’environ 2 %. La question est de savoir si CTL sera capable de maintenir, voir d’augmenter son dividende dans les prochaines années.

 

CenturyLink est actuellement un des shorts préférés des hedge funds. On comprend pourquoi si on examine sa situation financière qui n’est pas très brillante :

  • Le chiffre d’affaires stagne depuis plusieurs années ;

  • Le rendement sur capital investi (ROIC) est faible, autour de 2 % en 2014 (AT&T fait au moins 2 fois mieux) ;

  • Le titre est valorisé à 20,9x les profits de 2014 ;

  • Le ratio de versement du dividende sur les bénéfices est extravagant autour de 150 %.

 

Les points positifs qui m’ont incité à entrer (hormis le rendement spot élevé) :

  • L’action CTL a un F-score Piotroski de 8 en 2014, gage d’une société solide ;

  • Le ratio de versement du dividende sur free cash flow est raisonnable autour de 50 % depuis 2012 ;

  • CTL rachète ses actions à tours de bras : 3 % du nombre d’actions dilué racheté d’ici 1 an et le coût du rachat d’actions en 2013/2014 équivalait à 90 % du montant des dividendes versés. C’est un gage de rentabilité sur le long terme pour l’actionnaire et une astuce comptable pour diminuer le coût du dividende pour l’entreprise ;

  • CTL se paye à peine 10 % de plus que son actif net ;

  • CTL compte sur le fort potentiel de développement de son service de TV numérique PrismTV pour augmenter ses revenus stratégiques.

 

Que pensez-vous de mon approche sur le marché US et de mes 2 choix initiaux ?

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